" Son fils aîné était
aux champs. Quand à son retour, il approcha de la maison, il
entendit de la musique et des danses. Appelant un des serviteurs,
il lui demanda ce que c'était. Celui-ci lui dit " C'est
ton, frère qui est arrivé, et ton père a tué
le veau gras, parce qu'il l'a vu revenir en bonne santé ".
Alors il se mit en colère, et il ne voulait pas entrer. Son
père sortit pour l'en prier, mais il répliqua à
son père :
" Voilà tant d'années que je te sers sans avoir
jamais désobéi à tes ordres ; et à moi,
TU n'as jamais donné un chevreau pour festoyer avec mes amis.
Mais quand ton fils que voici est arrivé, lui, qui a mangé
ton avoir avec des filles, TU as tué le veau gras pour lui
! " Alors le père lui dit : " Mon enfant, toi, tu
es toujours avec MOI, et tout ce qui est à MOI est à
toi. Mais il fallait bien festoyer et se réjouir parce que
ton frère que voici, était mort et il est vivant, il
était perdu et il est retrouvé "
On commente facilement l'attitude du père
face à son fils cadet dépensier, qui, une fois ruiné,
revient vers son père, en disant : " Père, j'ai
péché envers le ciel et contre toi, je ne mérite
plus d'être appelé ton fils !... " Le père
n'accueille pas son fils cadet en esclave ou serviteur, mais en qualité
de fils...et pour manifester cette qualité, il lui donne un
anneau, signe de l'homme libre, signe de l'alliance, sceau du roi...Jésus
dira à ses apôtres : " JE ne vous appelle plus serviteurs,
mais amis... Je suis fascinée par ce père qui au lieu
de punir, va rétablir son enfant en qualité de fils.
C'est l'inverse du monde qui juge, condamne, punit, détruit
toute dignité...Le fils aîné aurait bien voulut
que son père gronde et rabaisse son petit frère à
sa qualité de fils qui a dispersé son héritage....mais
au contraire, le père ne juge pas ! Jésus
a dit : " Je ne suis pas venu pour juger le monde, mais pour
qu'il soit sauvé ! " (Jean
3,1 7) C'est toute la différence
entre la justice des hommes et la " justice " de Dieu. Le
monde a raison de sanctionner certains actes, afin de protéger
les autres personnes du mal. Mais Dieu le Père va plus loin,
il vient restaurer, en son enfant, sa qualité de fils. IL vient
le justifier et le sanctifier. " C'est Dieu qui justifie "
Nous sommes en effet, " Justifiés
par la grâce du Christ " (Tite 3,7) Personne
de ses propres forces, de ses propres mérites, ne peut être
justifiés, si ce n'est par La Miséricorde abondante
du Christ !...Ecoutons cet homme, Fils de Dieu et Fils de l'homme,
s'écrier sur la croix :
" Père, pardonne-leur, ils ne
savent pas ce qu'ils font " Quel est la plus grande
preuve d'amour, si ce n'est d'accepter de mourir pour ceux qu'on aime
!... Saint Paul nous dit :
" Dieu a envoyé son Fils, né
d'une femme, et assujetti à la loi pour payer la libération
de ceux qui sont assujettis à la loi, pour qu'il nous soit
donné, d'être des fils adoptifs. Fils, vous l'êtes
bien, Dieu a envoyé dans nos coeurs, l'Esprit de son Fils,
qui crie : " Abba Père " Tu n'es donc plus esclave
mais fils, et comme fils, tu es aussi, héritier : c'est l'oeuvre
de Dieu ! (Galates 4,4-7)
Donc, le fils cadet est bien toujours fils, malgré le jugement
de son frère, car c'est l'uvre de Dieu de faire de chacun
de nous des fils !...sans aucun mérite de notre part. Nous
sommes lavés et justifiés, par pure grâce. Nous
devons donc vivre en fils de Dieu émerveillés de ne
plus être considérés comme esclaves, mais fils,
par Amour de Celui qui est venu, dans notre chair. Il n'y a donc plus
de jugement, mais seulement l'amour inextinguible d'un Père...Le
fils aîné qui était au champs n'a pas compris
tout l'amour de son père pour lui...Il est resté à
la surface de cet amour, ne voyant que le légalisme pour LE
satisfaire. Mais quel acte humain peut avoir la valeur de l'Amour
de Dieu, notre Père, pour nous ? Rien ne peut être donné
en échange pour nous sauver !...Avec Paul, nous pouvons dire
:
" C'est par la grâce, en effet,
que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi, vous n'y
êtes pour rien, c'est le don de Dieu " (Ephésiens
2,8)
Réjouissons-nous ! Alleluia !...Saint Ambroise de Milan
nous explique :
Ce n'est pas sans motif que saint Luc a proposé trois paraboles
de suite : la brebis qui s'était égarée et fut
retrouvée, la drachme qui s'était perdue et s'est retrouvée,
le fils qui était mort et a repris vie. Qui sont ce pasteur,
cette femme, ce père? N'est-ce pas Dieu le Père, le
Christ, l'Eglise ? Le Christ vous porte en son corps, ayant pris sur
lui vos péchés ; l'Eglise vous cherche, le Père
vous accueille. Pasteur il rapporte, mère elle recherche, Père
il revêt : d'abord la miséricorde, puis l'assistance,
en troisième lieu la réconciliation. Chaque détail
est ajusté à chacun : le Rédempteur vient en
aide, l'Église assiste, le Père se réconcilie.
C'est la même miséricorde de l'oeuvre divine :
Réjouissons-nous donc de ce que cette brebis, qui s'était
égarée en Adam, soit relevée dans le Christ.
Les épaules du Christ sont les bras de la croix. Car le Fils
de l'homme est venu pour sauver ce qui avait péri (Lc 19, 10),
c'est-à-dire tous, puisque comme tous meurent en Adam, de même
dans le Christ tous reçoivent la vie (1 Co 15, 22). C'est donc
un riche pasteur, puisqu'à nous tous, nous formons le centième
de son partage. II possède les troupeaux innombrables des anges,
ceux des archanges, des dominations, des puissances, des trônes,
d'autres encore, qu'il a laissés sur les hauteurs. Soyez donc
vous aussi joie pour les anges; qu'ils se réjouissent de votre
retour.
Le Christ nous porte en son corps ! Réjouissons-nous !...En
Jésus, il n'y a pas de condamnation, mais le pardon jusqu'à
l'ultime goutte de son Sang. Puissions-nous réaliser la grandeur
du don qui nous est fait !
Monique