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chapitre 10



LA PAUVRETE JOUR APRES JOUR

La pauvreté se construit, jour après jour, dans l'exercice de la simple vie quotidienne vécue par tous ces petits renoncements qui n'ont l'air de rien, qui passent inaperçus aux yeux du monde et ont du prix seulement aux yeux de DIEU :
" les plus grandes grâces et la sainteté la plus sublime dépendent ordinairement de la générosité que l'on met à se mortifier constamment dans ces petites occasions sans cesse renaissantes " (Croizet)
Plus l'amour de JESUS grandit en nous, moins le joug de notre Sauveur parait lourd à porter. Nos actions, sont alors portées par JESUS Lui-même dans l'épreuve, si bien que le SEIGNEUR nous prenant les 9/1Oe de la croix, nous pouvons dire :

" Mon joug dit JESUS est doux, et mon fardeau léger "

St Paul surabondait de joie au milieu des tribulations
"je déborde de joie dans toutes nos détresses" dit-il (2 Co 7 4)

St François de Xavier écrivait à ses frères de Rome :
" je suis dans un pays où l'on manque de tout, pour les commodités de la vie, mais j'y ressens tant de consolations intérieures, qu'il y a danger que je perde les yeux à force de pleurer de joie. "

Se renoncer, devenir pauvre par amour ne peut se faire sans le secours de l'Amour du Cœur de DIEU.

Un jour, Marguerite Marie se "sentait pressée par de fortes répugnances et elle semblait ne pouvoir se résoudre à obéir, tant l'aversion qu'elle ressentait était forte. Notre SEIGNEUR lui repro-chait la lâcheté qu'elle mettait à se vaincre pour l'amour de LUI :
" que voulez-vous donc que je fasse ? lui dit-elle, ma volonté est plus forte que moi. "
" Mettez-la, lui dit Notre SEIGNEUR, mettez-la dans la plaie de mon Cœur et elle trouvera la force de se surmonter. "
" Sans Moi, vous ne pouvez rien faire " avait dit JESUS

Nous, nous essayons à la force du poignet, avec toute la capacité de notre intelligence à vaincre par nous-mêmes, alors qu'il faut seulement saisir l'occasion offerte, de reconnaître chaque jour, JESUS en notre frère ! et de puiser dans le Cœur de JESUS la force d'accomplir ce que Sa Volonté nous suggère.

Charles de Foucauld dit : " Ne laissons pas passer JESUS à côté de nous sans lui faire le bien dont Il a besoin et que nous pouvons lui faire.

" On ne commence à vivre pour DIEU que lorsqu'on meurt à soi-même " (imitation de Jésus Christ)

La pauvreté c'est s'accepter tel que nous sommes, afin que le SEIGNEUR nous vide de nous-mêmes et nous remplisse de LUI. Cette purification douloureuse est nécessaire et fructueuse, car c'est le SEIGNEUR qui en a l'initiative et fait grandir en nous sa grâce sanctifiante. Comme un feu qui brûle en commençant par fumer, tout ce qui brûle en nous dégage une fumée épaisse qui obscurcit tout, avant qu'une belle flamme nous consume. L'amour du SEIGNEUR veut se répandre mais nos cœurs sont fermés !
" DIEU en effet répand ses bénédictions dans les vases qu'IL trouve vides "

(imitation de JESUS CHRIST)

JESUS a montré son Cœur à Marguerite Marie :
" Voici ce Cœur qui a tant aimé les hommes, qu'IL n'a rien épargné jusqu'à s'épuiser et se consommer pour leur témoigner son Amour "

Le SEIGNEUR nous aime ! nous aime tant! et nous ne comprenons pas ; pourtant, comme à Jérémie, Il nous dit :
" d'un amour éternel, JE t'ai aimé aussi t'ai-je conservé ma faveur " (Jérémie 31-3)
Malgré nos détournements, nos manques de réceptivité, JESUS EST LA, Il frappe inlassablement à la porte de notre cœur disant :
" si quelqu'un entend ma voix, et ouvre la porte, j'entrerai chez lui " (Ap 3 20)

Un DIEU pauvre, LUI, le Père des pauvres, ne peut entrer que dans un cœur pauvre, qui attend tout de son SEIGNEUR. JESUS s'est fait pauvre : Il a renoncé à toute sa gloire du Ciel, pour devenir semblable aux hommes hormis le péché afin que le plus pauvre, puisse reconnaître en JESUS, son frère qui le sauve des ténèbres de la mort. JESUS n'est pas venu abolir le mal, et le dernier mal vaincu sera la mort. JESUS est venu pour aider à traverser avec LUI, la mort pour entrer dans sa vie. La plus extrême pauvreté selon DIEU, est toute remplie d'espérance ; alors que la plus extrême pauvreté selon le monde est remplie de désespérance. Celui qui a souffert pour nous et a vaincu par sa résurrection la mort, peut seul nous porter jusqu'au PERE. La pauvreté devient confiance filiale en la Toute Puissance de l'Amour qui est VIE : redisant avec JESUS :
" Entre tes mains, SEIGNEUR, je remets mon esprit. "
Nous pouvons avoir confiance, car frère André, fondateur du mont Royal au Canada dit : " Quand vous dites tout bas : " notre Père qui êtes aux Cieux" Il a l'oreille sur votre bouche.
" C'est vrai " la main du SEIGNEUR n'est pas trop courte pour sauver " nous dit l'Ecriture, c'est notre confiance qui est trop étroite, trop petite en son Amour de miséricorde.
Ste Colette a choisi la pauvreté pour réformer les trois ordres franciscains. Elle demande au pape Benoit XIII la grâce de pratiquer la règle de Ste Claire, en particulier la pauvreté, alors abandonnée par la quasi totalité des clarisses !
Elle fonde un monastère à l'âge de 23 ans. Dans la fidélité à sa mission donnée par le SEIGNEUR, Colette restaure la vie contemplative, dans un abandon filial à DIEU. Pauvreté et abandon filial, voilà les deux moyens qui n'en font qu'un et nous rendent aptes à recevoir DIEU et son royaume c'est-à-dire le Royaume de DIEU, dès cette terre sous le couvert de la foi.
Colette a choisi l'essentiel: servir DIEU et, chanter ses louanges. Voilà ce que nous ferons dans la joie de l'Eternité et que nous pouvons commencer à faire dans l'obscurité de la foi. La vie mystique de Colette est source de fécondité qui se déploie dans la faiblesse de ceux qui n'attendent rien d'eux-mêmes et tout de DIEU. Voilà la pauvreté en acte !

La Vierge Marie a connue la pauvreté, sous toutes ses formes. Elle l'a acceptée dans une soumission d'amour. La plus grande pauvreté, pour Marie fût certainement la mort et l'absence de JESUS après son ascension. Car elle était toute remplie de L'ESPRIT SAINT, au point d'en concevoir JESUS. Même cette grâce à nulle autre comparable, Marie a dû s'en dépouiller et nous donner son FILS, dans un acte de pauvreté. Notre pape Jean Paul II dit : que Marie au pied de la croix, participe au mystère bouleversant du dépouillement. JESUS, nu dépouillé de tout vêtement, lacéré de coups, crucifié, couronné d'épines donne toutes ses forces, donne sa vie, tandis que Marie se laisse appauvrir encore plus , puisqu'elle nous donne même son Fils, son DIEU. La pauvreté de Marie est la plus extrême pauvreté, puisque le SEIGNEUR l'a privé de la plus grande des richesses : après avoir mis au monde le Messie, après avoir vécu avec LUI, Le SEIGNEUR lui a retiré le BIEN au dessus de tout Bien : JESUS, homme et DIEU, pour ne laisser vivre sa mère, qu'avec l'aide de L'ESPRIT SAINT et la foi, comme tout homme. Quel vide immense, que d'être privé de JESUS, quelle pauvreté à nulle autre pareille ! La grandeur spirituelle d'une créature face à DIEU, en cette vie, ne se mesure pas tant à ce que DIEU lui donne, qu'à ce que DIEU lui demande (Père Cantalamessa) Cette parole semble expliquer la pauvreté particulière de Marie.

Chacun reçoit de DIEU sa pauvreté... cependant à qui veut suivre JESUS, le SEIGNEUR demande un dépouillement progressif et continuel. La mort, étant le dernier dépouillement et le dernier acte de pauvreté et de confiance dans les paroles de JESUS. Si on mesure la grandeur spirituelle face à ce que DIEU nous demande, combien plus on peut mesurer ou plutôt contempler le dépouillement de JESUS qui a tout quitté : puissance, gloire et immortalité, pour revêtir nos limites humaines, notre fragilité, notre vulnérabilité, notre mort !

Je ne loue pas un père qui amène celui qu'il aime à la mort, je loue DIEU LE PERE d'avoir envoyé son FILS par amour pour nous, les hommes qu'IL a créés et qui se sont détournés de LUI. Je loue ce dépouillement, cet appauvrissement inimaginable qui a fait surgir DIEU de sa gloire, pour naître pauvre et vulnérable. Cette " kénose " me parait un mystère d'amour, aussi grand que celui de la croix, car JESUS, LUI, le SAINT a dû supporter dans sa chair la limite physique, la limite douloureuse et surtout la souffrance du mal qui l'environnait et voulait le contraindre à abandonner cette œuvre de salut, voulue par le PERE, qui désire répandre sa vie divine sur chaque homme de bonne volonté.
Monique

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