Sacrement
des malades
Pierre Jarry, prêtre
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Ce sacrement autrefois avait mauvaise
réputation : c'était le sacrement que l'on donnait aux
mourants et au dernier moment. Or le but de ce sacrement est la guérison
et non la mort !...
Ecoutons ce que nous en dit l'apôtre saint Jacques :
" Quelqu'un parmi vous souffre-t-il ?
Qu'il prie
" Quelqu'un est-il joyeux ? Qu'il entonne un cantique.
" Quelqu'un parmi vous est-il malade ? Qu'il appelle les presbytres
(les anciens) de l'Eglise et qu'ils prient sur lui après l'avoir
oint d'huile au Nom du Seigneur : la prière de la foi sauvera
le malade et le Seigneur le relèvera " (Jacques chapitre
5 versets 13 à 15
C'est saint Césaire évêque d'Arles, qui au 5eme
siècle, constatant que les chrétiens allaient voir guérisseurs,
magiciens, devins etc
pour se faire guérir, dit : "
Pourquoi aller voir ces gens-là, nous avons dans l'Eglise un
sacrement de guérison pour les malades. Désormais je me
tiendrai à la disposition de tous les malades qui désirent
que Dieu les guérisse (de telle heure à telle heure, tel
jour de la semaine) pour donner ce sacrement à tous ceux qui
le désirent "
Il est possible qu'aujourd'hui beaucoup de prêtres étant
surchargés de paroisses, pensent ne plus avoir le temps d'aller
voir les malades pour leur donner ce sacrement. Il est vrai que selon
l'Evangile, Jésus n'a pas passé son temps à visiter
les malades, mais IL a guéri tous les malades qu'on lui amenait,
qui venaient à Lui, ou criaient vers Lui, comme les lépreux.
Mais il est possible aussi que nous ayons oublié l'efficacité
de ce sacrement, vu que pour ma génération, c'était
le sacrement des mourants, qui dans mon enfance ou ma jeunesse, était
donné par force parfois. Je rappelle que le sacrement pour les
mourants est l'Eucharistie. Je me permets de citer quelques faits :
En 1962, dans une paroisse
" déchristianisée " où un seul homme
pratiquait sur 1800 habitants, il m'a été demandé
d'aller donner le sacrement des malades à quelqu'un qui faisait
un infarctus et ne pouvait plus parler. Je vais le voir. Comme il entendait,
je lui ai demandé de me répondre par signe de la tête,
s'il acceptait que je prie auprès de lui. Il répond "
oui " par signe. Après avoir prié auprès de
lui, je lui demande, s'il désirait que je lui donne le sacrement
des malades. Il me répond " oui " de la tête.
A cette époque tout était en latin, mais j'utilisais des
traductions du CPL en français et parfois j'improvisais. Soudain,
je l'entends dire " Oh quelle belle prière, cela m'a bouleversé
" C'était la première fois que j'entendais quelqu'un
incapable de parler, se mettre à parler
Je lui dit : "
Maintenant que vous parlez, peut-être vous accepteriez de vous
confesser ? " Bien volontiers " me dit-il. Il s'est confessé.
Après je lui demande, s'il désirait communier. "
Avec plaisir " me dit-il. Je suis reparti chercher le Corps du
Christ. Deux jours après, sa sur effrayée, vient
me voir " venez voir mon frère, il est fou ! le docteur
lui avait interdit de quitter sa chambre pendant un mois et il est parti
ce matin travailler dans les champs !... Je suis allé à
midi pour le voir : il était en parfaite santé. Je dis
à sa sur : " Votre frère n'est pas fou, il
est guéri. Ce que j'ignorais, c'est qu'il était aussi
converti. Cet homme sera fidèle à la messe, tous les dimanches,
jusqu'à son départ vers le Père, 20 ans après.
Quelques mois plus
tard, un médecin chrétien s'arrête dans la rue pour
me dire : " Vous connaissez madame X ? " Oui ! " Alors
allez vite la voir, car dans 2 heures, elle sera morte. Je l'ai prévenue
que je vous le ferai savoir " Je vais donc voir cette brave femme
pratiquante régulière. Elle se confesse, reçoit
le Corps du Christ et je lui donne le sacrement des malades. Le lendemain,
de nouveau, je croise le médecin qui m'appelle et me dit : "
Vous êtes plus fort que moi, vous faites des miracles " Plus
tard, il me dira " quand je vous ai dit cela, vous êtes devenu
tout blanc) je lui réponds " Non, je n'ai jamais fait de
miracle " " Si me répondit-il, hier soir, vous êtes
allé voir madame X. Je suis passé un quart d'heure après
vous. Savez-vous ce qu'elle faisait ? " " Si vous me le dites,
je le saurai " " Elle faisait à souper pour son mari.
Et elle, je l'ai auscultée : elle n'avait plus rien, totalement
guérie !...Elle vivra encore de nombreuses années !
Dans une autre paroisse
où il y avait un groupe de prière charismatique, j'ai
proposé le sacrement des malades à des personnes âgées
et malades. Tout d'abord à une grand-mère de 78 ans qui
devait être opérée d'une tumeur cancéreuse.
Nous étions 12 personnes, dont deux de ses fils. Nous avons prié
et chanté ensemble. Elle a reçu le sacrement des malades.
Quinze jours près le médecin traitant constate avec surprise
que la tumeur avait diminué. Le jour de l'opération prévue
depuis longtemps, on lui a passé beaucoup de radios pour savoir
où la tumeur avait été s'installer. Résultat
: aucune tumeur : donc guérison totale !...
Un homme du même âge, fait un
infarctus. Je vais le voir : lui aussi ne parlait plus. Je lui propose
le sacrement des malades. Le jour suivant, nous étions 12 à
prier avec lui. Je lui ai donné le sacrement des malades. Le
lendemain, il marchait allègrement dans les rues du village.
Le surlendemain, il était à réparer son toit !...
Une autre personne de 90 ans tombe malade.
Elle-même demande le sacrement des malades. Là aussi avec
la famille, nous étions douze à prier pour elle et avec
elle. Elle reçoit le sacrement des malades. Le lendemain, toute
joyeuse, elle annonçait à tous, sa guérison
Ces exemples nous montrent l'efficacité
de ce sacrement des malades, reçu dans la foi. Il ne s'agit pas
d'imposer un sacrement à quelqu'un, car Dieu respecte la liberté
de chacun de nous. Nul ne peut imposer un sacrement à quelqu'un
qui le refuse. Si la personne accepte pour avoir la paix avec sa famille
ou le prêtre, mais ne croît pas en Jésus Christ,
ni en l'efficacité de ce sacrement, rien ne se passera. N'oublions
pas que Dieu ne s'impose pas et en ce qui concerne le sacrement des
malades, il faut la foi de celui qui le
reçoit et de celui qui le donne. Aucun sacrement
n'agit automatiquement.
Depuis le concile Vatican II, il est possible
de faire une célébration collective du sacrement des malades
à l'église pour toutes les personnes âgées
ou malades qui désirent le recevoir. Cela s'est fait pendant
quelques années, mais semble être ignoré aujourd'hui
dans bien des paroisses. Je rappelle qu'il s'agit des malades et non
des mourants. Dieu nous aime. Il est avant un Papa qui veut le bonheur
le bonheur de ses enfants, donc veut les voir en bonne santé.
La maladie n'est jamais l'uvre de Dieu, car Dieu est amour et
l'Amour guérit, pardonne, sauve, donne la vie, fait vivre.
Tout sacrement est une plongée dans l'Amour
de Papa Bon Dieu, dans une source de vie, de guérison intérieure
et physique. Nul ne doit oublier qu'il n'y
a pas de guérison sans conversion, sans don de
soi à Dieu, sans accueil de l'Amour de Dieu. Or l'amour exige
que nous pardonnions à tous ceux qui nous ont fait du mal, depuis
notre conception jusqu'à ce jour et que nous ayons l'audace de
demander à Dieu de les bénir. Dieu nous aime tous. A nous
d'ouvrir la porte de notre cur, pour Lui permettre d'entrer chez
nous en Lui disant :
" Seigneur, la porte est grande ouverte,
entre chez moi ; toute la place en moi est pour Toi " Amen, Alleluia.
Pierre Jarry, prêtre