La souffrance nous ouvre facilement
à la révolte :
Qu'est-ce que j'ai fait au Bon Dieu pour que cela m'arrive ?
Si DIEU était bon, IL ne pourrait permettre de telles maladies,
de telles catastrophes !
S'il y avait un Bon Dieu, IL ne permettrait toutes ces guerres
Il faut bien que je trouve un coupable de mes épreuves, de
ces catastrophes, des toutes ces guerres. Comme DIEU ne se défend
pas, il est facile d'en faire le responsable de nos révoltes.
Mais la révolte ne résout aucun problème, au
contraire, elle augmente en nous la souffrance, l'agressivité,
l'angoisse
Cependant il est possible qu'écrasé
par la souffrance, je pense à DIEU ! et je me dise : "
après tout, IL peut peut-être me sortir de là
" et je vais me surprendre à entrer en relation avec LUI.
Je vais me mettre à LE prier et LUI promettre de faire ceci
ou cela, s'il me guérit
s'il me sort de mes difficultés.
Je marchande avec LUI ma guérison, lui promettant de changer
de vie, de faire telle pénitence ou tel pèlerinage.
C'est du donnant-donnant. Mais DIEU LUI donne tout gratuitement car
IL est Amour et l'Amour vrai est toujours gratuit.
Il y a une attitude très
courante qui consiste à ne parler que de ses maladies, de ses
douleurs, de ses remèdes. Combien de personnes passent leur
temps ainsi à gémir sur elles ! Nul ne réagit
de la même manière devant la souffrance. Il y a la personne
qui souffre sans se plaindre et fait son travail comme si tout allait
bien ! Il y a celle qui souffre et marche dans un but précis.
" Je marche pour un missionnaire " Ste Thérèse
de Lizieux. Mais il y a aussi celle qui vit et souffre avec JESUS
!
A une messe
pour les malades, j'avais cité cette phrase d'une jeune fille
de 24 ans quelques jours avant sa mort :
" Ce n'est plus moi qui souffre, c'est le CHRIST
qui souffre en moi "
J'ai revu souvent un autre malade présent à cette messe
: il rayonnait de joie et chaque fois, il me disait :
" Je suis heureux, car JESUS souffre en moi, maintenant je ne
pense plus à moi, je prie pour les autres malades "
J'ai connu quelqu'un qui partait
en montagne avec douleurs violentes au ventre. Après une heure
et demie de marche, les douleurs disparaissaient. Pendant tout ce
trajet, il priait pour tous les malades, qui souffraient plus que
lui. Puis il contemplait, priait dans le silence de la montagne, louait
et bénissait le SEIGNEUR
.Nul ne se doutait qu'il souffrait.
Il faut dominer sa souffrance, non en stoïcien mais en la donnant
au CHRIST !
Un jour, cet homme apprend qu'il avait un bouchon
au rectum. Il a prié et le soir du 3eme jour, il dit à
JESUS :
" si TU veux souffrir en moi, je veux bien, mais sache que je
n'en ai pas le courage !
maintenant c'est ton affaire, je ne
t'en parle plus
Quinze après, au cours d'une retraite charismatique,
JESUS l'a guéri
J'ai connu
en Algérie une adolescente atteinte amyotrophie. Elle est allée
à Lourdes et là quand elle a vu les autres malades,
elle n'a fait que prier pour eux. "
Devant tant de souffrance, disait-elle, il m'était impossible
de prier pour moi. "
Un jeune garçon malade me disait "
Je prie pour la guérison des autres, je suis
là pour cela ! "
N'est-ce pas là justement ce miracle intérieur qui fait
que l'on s'oublie totalement pour les autres !
Parfois nous nous demandons pourquoi un malade guérit et pas
les autres. En 1987 à Lourdes, j'ai vu un handicapé,
se lever, arrivant grâce à une multitude de gestes à
faire quelques mètres pour venir embrasser une jeune femme
qui venait d'être guérie !
Il était très
heureux. Certes d'autres disent avec amertume :
" pourquoi elle et pas moi ?
comme je l'ai entendu
un jour, à Lourdes.
Ce qui est important c'est que
la prière apaise les curs et que ceux qui ne sont pas
guéris et qui ont cette joie sereine de vivre avec Jésus,
se réjouissent pour ceux qui sont guéris.
Pierre Jarry, prêtre